Livres : nos coups de coeur du moment
Alors que le printemps pointe timidement le bout de son nez et que les jours se rallongent pour notre plus grand bonheur, on vous présente nos livres préférés du moment, à dévorer sans modération.
… Mais la vie continue, Bernard Pivot (Albin Michel)
Sous ce titre qui pourrait paraître un brin éculé, se cache un ouvrage d’une grande sensibilité. A 82 ans, Bernard Pivot se penche sans complaisance sur l’avancée en âge et la vieillesse : un vrai roman, qui raconte l’histoire d’une bande d’amis octogénaires, entre santé parfois fragile, éloge de la lenteur et temps qui passe. Loin, très loin des clichés, cet ouvrage décrypte avec humour les bonheurs de la retraite, entre voyages, dynamisme et amours.
Pourquoi on aime ? Pour le ton vif, lucide et sans chichis. Pour le regard honnête que pose Bernard Pivot sur le “grand âge”.
La voyageuse de nuit, Laure Adler (Grasset)
La flamboyante journaliste, âgée de 70 ans, a mené l’enquête pendant quatre ans autour d’un “pays qu’on ne sait comment nommer” : la vieillesse. Et, dès les premières pages, Laure Adler réserve son ouvrage aux jeunes comme aux vieux, en rappelant avec humour qu’on est toujours le vieux de quelqu’un ! La vieillesse n’est pas un naufrage, de même que la jeunesse est rarement rose pour tout le monde. L’auteure consacre aussi une partie de son livre aux femmes seniors, qui vivent trop souvent de pensions minuscules et, même privilégiées, souffrent du regard sans pitié que pose sur elles la société. Un livre important à lire, quel que soit votre âge, qui ouvre des perspectives et des pistes de réflexion importantes sur la vie.
Pourquoi on aime ? Un état des lieux complet de ce que signifie vieillir au XXIe siècle. Un conseil : passez ce livre à vos enfants et petits-enfants. Ils apprendront beaucoup de la réalité du “grand âge”.
Danser, Hugo Marchand, avec la collaboration de Caroline de Bodinat (Arthaud)
A 27 ans, Hugo Marchand est un danseur étoile qui a connu un parcours pour le moins atypique. Il commence la danse à neuf ans, soit bien plus tard que la plupart des danseurs professionnels. Dans ce livre, il partage son apprentissage, ce que la danse lui a apporté, mais aussi ce qu’elle apporte au public. Doté d’une technique époustouflante mais aussi d’une taille inhabituelle pour un danseur (1m92 !), Hugo Marchand raconte avec puissance ses anecdotes de spectacle, les efforts surhumains fournis chaque jour pour être à la hauteur de son art.
Pourquoi on aime ? Pour ce parcours si particulier de danseur, entre souffrance et joie. Pour une échappée belle en rêvant à la réouverture des salles de spectacle.
Chroniques de jeunesse, Guy Delisle (Delcourt)
Avant d’être un célèbre auteur de bandes dessinées (Chroniques de Jérusalem, Pyongyang, Le guide du mauvais père…), le québécois Guy Delisle a travaillé trois étés dans une usine de papier. Avec son style si particulier, il raconte le contraste d’être fils d’ingénieur et étudiant aux Beaux-Arts aux côtés d’ouvriers pour l’été. Le livre se penche bien sûr sur la vie de ses collègues, mais aussi sur la relation avec son père, qui contraste avec le côté “papa poule” de l’auteur, développé dans ses autres ouvrages. Une vraie réussite !
Pourquoi on aime ? Pour le dessin de Guy Delisle, tout en simplicité mais reconnaissable entre mille. Pour cette histoire qui mêle les classes sociales sur fond de relations familiales compliquées.
Ça va, cher Karl ?, Sébastien Jondeau (Flammarion)
Lorsque Karl Lagerfeld l’embauche et le prend sous son aile, Sébastien Jondeau a 23 ans. C’est un jeune de banlieue qui sera pendant vingt ans le chauffeur, garde du corps mais aussi le confident et l’homme de confiance du “Kaiser”. Très vite, les deux hommes nouent une relation hors du commun : Sébastien Jondeau se rend disponible six jours sur sept, passe Noël avec l’empereur de la mode, s’adapte à son rythme de travail délirant, plonge dans son univers culturel et intellectuel… Tout en gardant les pieds sur terre. Présent à la mort du couturier en 2019, Sébastien Jondeau a suivi Lagerfeld jusque dans ses derniers instants, puis a retrouvé une vie (presque) ordinaire. Deux ans plus tard, il signe ce témoignage passionnant sur une amitié hors normes, sans rien cacher du travail de l’ombre titanesque qu’il aura offert au couturier.
Pourquoi on aime ? Pour le portrait intime d’un Lagerfeld généreux, chaleureux, comme il ne s’est jamais montré aux media. Pour découvrir cette relation si particulière et unique qui les a unis pendant 20 ans.