L’illectronisme, c’est quoi ?

Ne pas savoir se servir d’un ordinateur ou d’un smartphone est devenu, au fil des années, un véritable facteur d’exclusion. Démarches administratives, rencontres, contact avec ses proches, pourquoi l’illectronisme est-il devenu un problème de société ? Quelles solutions existent pour y remédier ?

Illectronisme et fracture numérique, qu’est-ce que c’est ?

Déclarer ses revenus, faire une demande de pension de réversion, contacter un magasin, trouver un logement… De plus en plus de démarches s’effectuent en ligne, une tendance nettement renforcée par la pandémie, qui a par exemple provoqué le boom de la vente en ligne et de la livraison de repas. On parle d’illectronisme numérique pour désigner la difficulté à utiliser ou à accéder aux outils numériques du quotidien. Le terme est né de la contraction entre illettrisme et électronique, pour appuyer le fait que batailler avec les outils informatiques est aussi handicapant que de ne pas maîtriser la lecture ou l’écriture. On parle aussi de fracture numérique pour désigner la césure de plus en plus importante entre les personnes maîtrisant les outils informatiques et celles qui doivent renoncer à certaines démarches qui ne s’effectuent qu’en ligne.
Ce phénomène touche 17% de la population, soit près de treize millions de Français, et renforce les inégalités ainsi que l’isolement des personnes concernées. En effet, beaucoup de démarches administratives s’effectuent aujourd’hui en ligne, ce qui accroît le risque de non-recours aux droits mais aussi d’exclusion sociale et professionnelle, à l’heure où les contrats se trouvent sur le web et où les réseaux sociaux contribuent fortement à garder le contact avec ses proches.

Les cause de l’illectronisme

L’illectronisme est souvent associé à l’avancée en âge, mais il s’enracine dans plusieurs causes, qui peuvent être difficiles à démêler. Tout d’abord, l’accès aux équipements informatiques est loin d’être facilité dans tous les territoires. Le numérique est un domaine marqué par l’obsolescence rapide : les appareils doivent régulièrement être renouvelés afin de pouvoir accéder à tous les outils nécessaires. De fait, 50% des personnes touchées par l’illectronisme résident dans des communes de moins de 20 000 habitants ou dans les DOM-TOM, où l’accès au matériel informatique est moins aisé. En outre, la fibre optique, la 4G et la wifi peuvent y être déficientes, voire inexistantes, ce qui bloque l’accès au web.
Les revenus sont aussi un facteur d’illectronisme : 16% des ménages les plus modestes y sont confrontés, ne pouvant consacrer suffisamment de budget à ces équipements coûteux.
Mais deux autres données sont également en cause : l’âge et le niveau d’études. Les personnes ayant quitté le marché du travail avant l’explosion du numérique en sont les plus exclues, et ce pour plusieurs raisons. Le manque d’habitude et d’utilisation systématique des équipements informatiques, mais aussi la crainte du web et des arnaques, contribuent à creuser la fracture. Le niveau d’études est également un facteur aggravant, car les emplois les plus qualifiés sont aussi les plus informatisés, et ce depuis longtemps. 34% des personnes peu ou pas diplômées ont donc des difficultés à se servir des outils numériques.

Les solutions : former, éduquer et soutenir tous les acteurs du numérique

En 2022, le gouvernement français s’est fixé l’objectif de parvenir à 100% de services publics dématérialisés. Une telle ambition rend l’accès et l’utilisation des outils informatiques d’autant plus importants. Ce travail de formation et d’accessibilité du numérique doit venir à la fois des pouvoirs publics, des webdesigners et des utilisateurs. En effet, les concepteurs de sites web et autres logiciels sont invités à travailler sur l’accessibilité de leurs outils, en réalisant des maquettes simples et des parcours utilisateurs compréhensibles par le plus grand nombre. Aujourd’hui, grâce au machine learning, les outils web sont capables de repérer les utilisateurs qui rencontrent des difficultés et de les orienter vers une page d’aide, un conseiller ou un centre d’appel.
Former les usagers est tout aussi essentiel. Pour cela, l’Etat a développé plusieurs services :

• Le site Pix.fr, qui permet d’évaluer ses compétences en informatique
• Le pass numérique, pour bénéficier de formations auprès de Pôle Emploi, de la CAF, des villes ou des départements
• Les kits d’inclusion numérique, à destination des aidants
• Les chèques équipements numériques
• Le déploiement de la 5G dans les régions les plus isolées
• La formation spécifique des professionnels du secteur social pour aider à accomplir les démarches administratives en ligne.

Comment aider ses proches concernés ?

Vos parents ou proches rencontrent des difficultés pour utiliser le matériel informatique ? Voici quelques conseils pour les y aider en douceur.

• Les tablettes ou smartphones sont parfois plus simples d’utilisation qu’un ordinateur.
• Vous pouvez commencer par y installer des applications utiles : bibliothèque numérique, VOD, YouTube, boîte mail…
• Des tutoriels spécifiques sont disponibles sur le site Solidarité Numérique et des conseillers sont joignables par téléphone.
• Les seniors sont particulièrement victimes d’arnaques et de tentatives de phishing. Utilisez un service mail sécurisé, ne communiquez jamais vos accès et ignorez toute prise de contact qui vous paraît suspecte.

Et chez Nahoma ?

Dans les Résidences Services Nahoma, le conseiller accueil et vie et la conciergerie sont à votre disposition si vous avez besoin d’aide pour effectuer une démarche en ligne (recherche d’informations, réservation d’un billet de train…). Votre appartement est équipé d’un réseau wifi privé et sécurisé, tout comme les espaces communs.

Nahoma propose aussi à ses résidents locataires une application « Résidences Family » pour rester en contact avec ses proches et échanger des photos et messages régulièrement.