Les tiny houses, ces maisons minimalistes qui séduisent les Français

Vivre seul ou à plusieurs dans 15 à 20 m², optimisés pour y faire tenir le nécessaire, c’est le rêve de plus en plus de Français. Entre mobilité et minimalisme, on décrypte cette tendance.

Qu’est-ce qu’une tiny house ?

Les premières tiny houses ou micromaisons sont apparues aux Etats-Unis pendant la crise de 2008. Certains Américains, contraints de renoncer à leur logement, ont aménagé vans et combis et donné naissance à un nomadisme d’un nouveau genre (exploré en 2020 par Chloé Zhao, dans le film Nomadland, récompensé aux Oscars). D’ordinaire, les tiny houses sont proches des mobilhomes : petites, à l’espace optimisé et souvent montées sur roues pour plus de mobilité. En France, elles ont d’abord suscité l’intérêt des professionnels du tourisme, avant de séduire des particuliers désireux d’un mode de vie plus minimaliste et mobile.
Minimalisme, voilà bien ce qui résume ces minuscules maisons qui, pour être remorquées, ne doivent pas excéder 3,5 tonnes, 2,55 mètres de largeur pour 4,10 mètres de hauteur. Leur construction et leur aménagement représente un véritable défi technique et humain, car elles doivent être confortables tout en se limitant au nécessaire. Dans une tiny house, le moindre recoin est étudié : une étagère peut se transformer en bureau ou en cuisine, un coin salon se métamorphoser en chambre à coucher. La micromaison se doit d’être autonome et connectée : salle de douche, toilettes, eau courante et électricité sont des incontournables malgré la surface habitable très réduite.

Un modèle dans l’air du temps…

Les tiny houses sont d’abord nées de préoccupations économiques : elles permettent d’accéder facilement à la propriété, peuvent être exemptes de taxe foncière. En temps de crise, elles constituent un moyen non négligeable d’autonomie et d’indépendance. Elles peuvent être utilisées en tant qu’habitat d’urgence lors de catastrophes naturelles. Elles peuvent être déplacées, ce qui en fait un lieu de vie de choix pour les amoureux du nomadisme. Aux Etats-Unis, le phénomène a pris tant d’ampleur que les entreprises comme Amazon disposent maintenant de grandes aires réservées pour que ces néo-nomades puissent garer leurs vans aménagés et micromaisons à proximité de leur lieu de travail.
Néanmoins, en France, c’est l’émergence d’une conscience écologique qui motive le plus souvent l’achat d’une tiny house. La construction d’une maison individuelle, son équipement, son entretien sont en effet des processus à la fois coûteux et polluants. La tiny house, elle, épouse les tendances minimalistes. Elle est souvent composée de matériaux naturels et durables, pourvue de panneaux solaires, de toilettes sèches. Bref, pour certains Français, la tiny house est un passage de choix vers un mode de vie plus sain et respectueux de l’environnement.

… Mais des contraintes importantes

Néanmoins, renoncer à une plus grande surface de vie et à certains équipements peut représenter un sacrifice non négligeable, surtout lorsqu’on vit en couple ou en famille, sans compter que l’intimité est fortement impactée par l’espace limité. Il faut également noter que la législation française régissant la propriété a été conçue pour des habitations en dur et pas pour de petites maisons nomades. Une tiny house ne peut être installée que sur des terrains spécifiques privés ou réservés aux véhicules récréatifs. Une grande partie des projets de construction de micromaisons échouent à cause des difficultés à trouver un terrain autorisé.
Il peut être complexe de bénéficier des services publics comme l’évacuation des eaux usées, l’accès à Internet ou à la téléphonie. Des initiatives de quartiers réservés aux tiny houses voient timidement le jour en France, avec possibilité d’y louer ou installer sa maison. Néanmoins, ces projets sont difficiles à mettre en place car ils nécessitent une réflexion nouvelle sur l’urbanisme, le foncier et l’état des sols.

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