Aidants et seniors : quelles solutions de répit ?

En France, un aidant sur deux est retraité et plus d’un quart sont des conjoints. A domicile ou en établissement, ils répondent présent et soutiennent leurs proches dépendants dans toutes les activités de la vie quotidienne. Quand on est aidant ou soi-même senior, quelles solutions existent pour trouver du répit ?

La notion de répit pour les aidants

Etre aidant, c’est soutenir dans ses activités quotidiennes un proche senior, le plus souvent un membre de la famille, en raison de son état de santé ou de son âge, qu’il vive en établissement ou à domicile. Courses, préparations des repas, prise de médicaments, aide pour les démarches administratives, bricolage, jardinage, déplacements… Les aidants n’apportent pas qu’une aide financière ou morale ; ils sont là au quotidien pour aider leur proche à réaliser tous les gestes de la vie de tous les jours qu’il ne peut plus accomplir seul. Seulement, les proches aidants n’en font pas leur profession : ils ont généralement un métier, une famille, une vie bien à eux. Ces aides apportées à la vie quotidienne d’un proche ne sont pas sans conséquence sur la qualité de vie, le bien-être et même la santé des aidants. Même s’ils considèrent que ce soutien est tout à fait normal, plus de la moitié d’entre eux relèvent des conséquences négatives sur leur santé : fatigue, troubles du sommeil, découragement, déprime, anxiété, lombalgie, palpitations… La liste est longue, et les femmes sont les plus touchées.
La notion de repos, et plus spécifiquement de répit, est donc un point essentiel pour soulager les aidants. Depuis 2015, le droit au répit est inscrit dans la loi pour les proches aidants de personnes âgées de plus de 60 ans. Cela peut consister à placer en établissement spécialisé la personne âgée pour une durée déterminée, à faire appel à un auxiliaire de vie pour un moment, mais aussi à partager, entre aidant et aidé, des moments privilégiés en-dehors du quotidien (vacances, séjours adaptés, etc.).

Aidants et seniors : une problématique à part

Plus de la moitié des aidants sont des enfants du proche aidé, et plus d’un quart d’entre eux sont des conjoints, ce qui explique que la moitié des proches aidants soit retraitée. Difficile, dès lors, de soutenir un proche dépendant lorsque l’on a dépassé 65 ans ! Le temps de la retraite est souvent consacré aux loisirs, aux voyages, à la famille ou encore au bénévolat. Aider en plus un proche dépendant est un travail à part entière, qui prend du temps et beaucoup d’énergie. Chez les aidants seniors, l’impact est d’autant plus important pour les conjoints, qui partagent leur vie avec une personne dépendante, surtout si ce soutien se cumule avec d’autres tâches : entretien du logement, préparation des repas, garde des petits-enfants… Contrairement aux aidants plus jeunes, qui peinent particulièrement à concilier vie professionnelle, familiale et personnelle, le soutien d’un proche pour les aidants seniors a un impact important sur leur santé. Cela implique notamment un manque de temps pour prendre soin de soi et de sa santé (rendez-vous médicaux, examens, dépistages…). En général, plus les aidants retraités sont âgés, plus la personne qu’ils soutiennent est dépendante, ce qui rend la situation d’autant plus difficile à vivre.

Des solutions de répit pour les aidants seniors

Différentes solutions existent pour soulager un peu les aidants, en particulier après 65 ans. L’accueil de jour, en établissement spécialisé, permet de prodiguer soins, accompagnement et activités aux personnes dépendantes ou malades vivant à domicile. Cela permet à l’aidant de pouvoir se dégager du temps en journée, pour se reposer, faire des courses, entretenir le logement, se rendre à un rendez-vous médical… L’hébergement temporaire, en EHPAD ou en hôpital, consiste à accueillir pendant quelques jours à plusieurs semaines une personne dépendante. Une autre solution existe : l’accueil familial. Des familles agréées par le Conseil Départemental peuvent en effet accueillir à leur domicile des personnes âgées dépendantes.
Des solutions existent également à domicile : l’intervention d’un auxiliaire de vie, par exemple, peut grandement soulager l’aidant, grâce à des livraisons de repas, des aides aux soins, aux courses, etc. Le baluchonnage ou la garde à domicile permettent aussi d’offrir du répit à l’aidant en passant le relais à d’autres accompagnants.

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Chiffres extraits des enquêtes CARE auprès des aidants